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Le trésor des Templiers

TRÉSORS & INVESTIGATIONS

Chroniques des plus énigmatiques trésors

Dominique Jongbloed

Dominique JONGBLOED est un aventurier de longue date, explorateur mais aussi chasseurs de trésors à ses heures, de cités perdues et de reliques légendaires.

Depuis 1985 il parcourt le monde à la recherche de trésors divers, engloutis ou enfouis, historiques ou mythiques. Il initie actuellement la création du musée de l’exploration et de l’histoire des civilisations : Explorigines, où seront entreposés ses travaux et artefacts découverts !

Aujourd’hui :

Le trésor des Templiers

Je ne vais pas m’appesantir sur ce trésor qui a déjà été étudié et recherché maintes et maintes fois dans le passé.

La tradition orale veut qu’en 1307, sachant son arrestation imminente, Jacques de Molay, le dernier Grand Maître de l’Ordre du Temple aurait confié le trésor et les archives des Templiers à son neveu Ginchard de Beaujeu.

Jacques de Molay - Source : Dominique Jongbloed

Celui-ci aurait alors dissimulé, probablement de manière temporaire, le trésor dans l’une des salles de son château d’Arginy qui est situé sur le territoire de la commune de Charentay, dans le département du Rhône, en France. Cependant, la forteresse est à présent en ruine et le trésor n’a jamais été retrouvé. A-t-il seulement été recherché ?

Peu avant l’arrestation des Templiers, Hugues de Pairaud, au courant de ces rumeurs, confia à Pierre Gaudès, précepteur de la commanderie de Dormelles et de Beauvoir, un coffre contenant 1189 pièces d’or et 5010 pièces d’argent.

C’est assavoir que frère Hugues de Peraut, jadis visiteur du Temple, de Montlhéry ou il estoit en garde, li dit que il avait baillié en garde un petit coffre à un frère qui avait nom frère Pierre Gaudes, jadis commandeur des maisons de Dormelles et de Biauvoir, près de Moret.

Ce coffre fut remis à un pêcheur de Moret-sur-Loing qui le cacha un temps sous son lit. Lors de l’arrestation massive des Templiers, le pêcheur prit peur et confia alors le coffre au bailli royal de Sens, Guillaume d’Hangest, qui confisqua la somme d’argent et la versa directement dans le trésor royal.

Hugues de Pairaud fut ensuite arrêté à Poitiers, en compagnie de quinze autres templiers, puis emprisonné à Loches et fut finalement amené à Paris. Comme il faisait partie des dignitaires de l’Ordre, le pape Clément V souhaita l’interroger en personne mais sa requête ne fut pas satisfaite.

Après les « aveux » de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay, Hugues de Pairaud fut conduit à la prison de Montlhéry où il fut probablement emprisonné jusqu’à sa mort.

Cet évènement du coffre de Moret-sur-Loing est probablement à l’origine du mythe du trésor des Templiers. Pour autant, n’a-t-il pas existé ? Plusieurs hypothèses furent échafaudées depuis cet évènement par différents spécialistes, historiens, archéologues … aventuriers également.

Je vous en présente ici trois qui me paraissent acceptables mais qui ont toutes des zones d’ombre et des lacunes importantes, ce qui ne permet pas de conclure de manière satisfaisante à la crédibilité de l’une d’entre elles par rapport aux deux autres.

Le Templier Jean de Chalons, de la Chapelle de Nemours, aurait déclaré en Juin 1308 en audience devant le Pape (dont ils ne soupçonnaient pas la complicité avec le roi Philippe Le Bel) :

La veille de l’arrestation des frères du Temple (au soir du 12 Octobre 1307), nous avons conduit dans le plus grand secret un cortège comprenant trois chariots recouverts de paille et une cinquantaine de chevaux.

Nous avons quitté la Chapelle de Paris sous ma conduite et celle d’Hugues de Gérard de Villers, précepteur de France. Nous avons décidé de faire prendre la mer à dix-huit navires loués par l’Ordre et stationnés à l’embouchure de la Seine.

Pour information, l’intégralité de ces déclarations est conservée aux archives secrètes du Vatican et, dernièrement, j’ai appris que celles-ci faisaient l’objet d’une publication en vue de la réhabilitation de l’Ordre.

Le Vatican vient en effet de publier des documents restés secrets, jusqu’à présent, et qui concernent le procès des Templiers. Ils comprennent un parchemin tombé dans l’oubli par suite d’une erreur de classement en 1628.

Ces documents démontrent que le Pape Clément V, en lutte avec Philippe Le Bel, malgré leur complicité, avait initialement absous l’ordre médiéval de l’accusation d’hérésie qui pesait sur lui.

Le volume de 300 pages, appelé Processus contra Templarios, a été publié récemment par la maison d’édition Scrinium, habituée des publications basées sur les archives du Vatican. Une édition de luxe des 799 exemplaires tirés est vendue 5900 euros l’exemplaire.

Pour revenir à notre histoire…

Templiers - Source : Dominique JongbloedBien que questionnés ensuite, de la plus dure des manières, les deux templiers nièrent fermement avoir prononcé les phrases qu’ont leur prête lors de l’audience auprès du pape en Juin 1308. Les templiers n’ayant rien avoué, les gens d’Armes de Philippe le Bel ne retrouvèrent jamais les trois chariots.

Dix-huit navires pour quelques chevaux, une poignée de templiers et trois chariots ? A qui veut-on faire croire cela ?

Il est clair que ces trois chariots ne pouvaient être qu’un leurre pour faire diversion et cacher ainsi l’existence d’un convoi bien plus important. D’ailleurs, ne dit-on pas que ces chariots furent aperçus ensuite à Gisors, lieu où la tradition veut que les Templiers soient passés et aient dissimulé leur trésor ensuite, quelque part dans la région ?

Un fait cependant est établi sans discussion possible : Gérard de Villers et Hugues de Chalons échappèrent au coup de filet du 13 Octobre et ne furent arrêtés que quelques jours plus tard. Ils eurent alors tout le temps nécessaire pour faire quitter Paris au trésor intégral de l’Ordre et nul ne sait ce qu’il advint ensuite des dix-huit navires. Une chose est sûre : le trésor du temple ne pouvait se contenir dans trois chariots (où sinon qu’elle aurait été l’utilité des dix-huit navires ?)

Où est donc caché le précieux chargement et où se trouve l’immense fortune de l’Ordre dont le roi Philippe et le pape Clément n’eurent que quelques bribes ? Pour ma part, j’étaye cette hypothèse de faits que j’appris en 2009 et qui me laissèrent songeur.

J’ignorais en effet les accointances entre l’Ordre du Temple et celui des Chartreux ou celui des Chevaliers teutoniques. Je ne savais pas leurs mutuelles sympathies ni les histoires qui couraient sur le fait que les Chartreux ou les Teutoniques auraient probablement porté assistance aux Templiers dans leur détresse, et cela plus de huit jours avant.

Il semble d’ailleurs que ce sont des membres issus de ces ordres qui ont prévenu les Templiers de la nasse qui se refermait sur eux.

La légende du trésor s’en trouve alors grandement modifiée :

Selon certains écrits, existant encore mais soumis au secret de ces Ordres, plusieurs convois partirent de Paris dans différentes directions, du Nord au Sud et d’Est en Ouest.

Seuls certains d’entre eux contenaient véritablement les richesses de l’Ordre, les autres avaient pour objectif de tromper les soldats du roi et les espions du Vatican.

Sous le couvert de l’ordre des Chartreux, ils traversèrent la France de nuit ne faisant halte, pour se ravitailler et dormir un peu, que dans des lieux acquis à l’ordre du Temple ou à celui des Chartreux. Les Chartreux avaient mis au point, avec la complicité des Templiers, un code secret qui permettait à chaque templier de connaître les différentes étapes où il pouvait se reposer et se cacher ainsi que l’ordre dans lequel il fallait les franchir pour retrouver les frères d’armes et la direction à prendre pour suivre le chemin du trésor jusqu’à sa nouvelle cachette. Certains convois n’étaient composés que de quelques charrettes, d’autres étaient plus importants, mais tous circulaient essentiellement de nuit, protégés par quelques chevaliers déguisés en marchands. Une partie de ces convois étaient des leurres destinés à être poursuivis par les ennemis de l’Ordre et leurs escortes se savaient d’avance sacrifiées.

Une première partie du trésor aurait atteint, dit-on, le Portugal, par le Sud-ouest de la France, puis la plage de Saint Jean de Luz où elle fut rejointe ensuite par la flotte partie de Paris. Elle prit alors le large en direction du Portugal où le roi se déclara protecteur de l’Ordre et devint du coup ennemi de la France et du pape.

Une seconde partie du trésor partit vers le Nord et vers l’Est de la France et s’évanouit quelque part autour de Liège et de Strasbourg.

Certains documents (que je n’ai malheureusement pas en ma possession) laisseraient à penser que l’énigmatique mur Païen, près de Strasbourg, pourrait avoir servi de refuge temporaire (ou définitif) à cette partie du trésor, avant de quitter notre pays pour une destination inconnue.

La subite bonne fortune de l’Ordre Teutonique, à la même époque, laisse à penser que certains templiers rejoignirent les Teutoniques et se rallièrent à eux car le Vatican n’osait affronter cet ordre germanique très puissant dans cette région du globe.

Une troisième partie du trésor (selon la très sainte règle de la Trinité) aurait parcouru la France vers le Sud-est, via les différentes abbayes des Chartreux et cela jusqu’en Italie, via le port de gênes, où le trésor fut dispersé entre l’ordre de Malte et celui de Jésus-Christ, au Portugal. Certaines informations en ma possession laisseraient à penser que l’abbaye des Chartreux de Méounes les Montrieux (83), dans le Var, aurait servi de halte à l’un de ces convois. Il parait même que certains souterrains dans ces abbayes étaient de véritables passages secrets, longs de plusieurs kilomètres, qui permettaient de circuler et de faire circuler personnes et biens sur de longues distances en toute discrétion.

Dans ceux de l’abbaye de Méounes-les-Montrieux, il paraitrait que certains symboles templiers indiquent même la date de passage des convois, (indiquent-ils aussi la destination finale ?). Cela changerait tout et fournirait peut être la destination définitive vers laquelle tous ces convois convergeaient.

Certaines légendes mettent en rapport les Templiers avec le Graal. Mais ce Graal, quel est-il ?

  • Une richesse sous la forme de connaissances ?
  • L’arche d’Alliance ? Le corps du Christ ? La coupe de Joseph d’Arimathie19 ?
  • Un artefact quelconque dont on n’imagine même pas l’importance ?

Les légendes arthuriennes (écrites aux XIIe et XIIIe siècles, sur des évènements censés se dérouler aux Ve et VIe siècles) nous parlent de chevaliers en quête du graal. Ce fameux Graal (ou sang real : sang royal) aurait été retrouvé par Perceval, personnage (comme les douze chevaliers de la table ronde) faisant partie des thématiques initiatiques des francs-maçons, eux-mêmes se proclamant les héritiers de l’Ordre du Temple. Le Graal aurait été retrouvé sous le temple de Salomon à Jérusalem puis emmené en Écosse, après la chute de l’Ordre.

19 – Son nom véritable pourrait être Joseph d’Ha-Ramathaïm, l’actuel village de Rentis, au nord-ouest de Jérusalem.

Ces légendes s’appuient en général sur le roman courtois Parzival de Wolfram von Eschenbach (entre 1170 et 1220), dans laquelle le Graal est gardé par des chevaliers templiers.

Nous entrons de plein pied dans la légende et, à partir de là, l’imaginaire et les faits réels se confondent et rendent ainsi la lecture des documents plus délicate et l’interprétation des textes plus approximative. Mais pourquoi pas ?

Retrouvez cette fabuleuse histoire dans l’ouvrage « Tout l’Or du Monde », de Dominique JONGBLOED, paru aux éditions Sylvius – Collection Terres d’Aventures.
Dominique Jongbloed : www.dominiquejongbloed.org

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Crédit textes et images : Dominique Jongbloed

10 plusieurs commentaires

  1. Captivant ce post, je peux juste féliciter cet heureux partage que j’ai adoré lire ! Intrigue, chasse au trésor, mystère, cet article a tout ce que j’aime ! Merci beaucoup !

  2. J’adore ! Etudiant à l’esam, je m’intéresse beaucoup à ce type d’informations ! J’ai pris beaucoup de plaisir à lire votre article.

  3. Jolie histoire pour écrire un livre ,mais tout est faux .Si vous aviez le moindre indice valable vous auriez déjà trouver le trésor .Comme tant d’autres d’ailleurs .

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